- MANAUS
- MANAUSMANAUSVille du nord-est du Brésil, capitale de l’État d’Amazonas, Manaus (anciennement Manáos) est située sur le rio Negro, affluent principal de l’Amazone, près de son confluent avec cet immense fleuve. Elle se trouve à près de 1 450 kilomètres de l’Atlantique, au milieu d’une très vaste zone qui, sur plus de 4 millions de kilomètres carrés, était couverte par la forêt pluviale d’Amazonie avant les déforestations extensives entreprises depuis les années 1970. À l’origine, elle n’est qu’un fort portugais, édifié dès la fin du XVIIe siècle pour assurer la protection de la navigation sur le fleuve Amazone. Mais la ville est restée très longtemps un centre modeste, parce que sans activités économiques. L’ancienne Manáos ne comptait encore que 29 000 habitants en 1872. C’est à partir de 1890 et jusqu’en 1911 que la ville connaît une phase d’essor extrêmement rapide, grâce à une nouvelle activité de sa région, la cueillette du caoutchouc sauvage dans la forêt amazonienne. À ce moment s’édifient de très grandes fortunes, et Manaus se développe de façon spectaculaire; développement symbolisé, par exemple, par la construction d’un opéra, réplique, en plus petit, de l’Opéra de Paris (cet opéra a été restauré dans les années 1990). Mais, très vite, cette activité de cueillette du caoutchouc s’effondre, avec la concurrence victorieuse des plantations d’hévéas de Malaisie et celles d’autres régions. Manaus perd alors sa fonction principale et connaît une phase de stagnation qui dure jusqu’à ce que d’autres activités extractives, jointes à un début de mise en valeur agricole de sa zone d’influence, lui redonnent une fonction de centre commercial qui s’ajoute à sa fonction, traditionnelle, de capitale d’État, avec les administrations correspondantes. Manaus est également une ville universitaire.En 1991, la population de Manaus était estimée à un peu plus d’un million d’habitants. Son économie ne repose plus seulement sur ses fonctions commerciales et bancaires, mais surtout sur une activité industrielle (encouragée par la création d’une zone franche, en 1967) intense de transformation du bois, de produits alimentaires fournis par les nouvelles zones agricoles gagnées sur la forêt. Il s’y ajoute une raffinerie de pétrole, des industries mécaniques, électroniques, pétrochimiques, textiles, de construction navale. Par ailleurs, Manaus, qui ne fut longtemps reliée au reste du monde que par l’avion ou la navigation fluviale (son port est accessible aux navires de haute mer), a connu un essor spectaculaire après l’achèvement de la route transamazonienne. La ville possède un aéroport international. Le tourisme s’est, par voie de conséquence, accru. La ville, construite sur le bord du fleuve, a été pendant longtemps caractérisée par un quartier flottant de maisons qui n’étaient, en fait, que des barques; mais l’urbanisation l’a fait disparaître. L’ensemble urbain de Manaus a grandi d’abord en fonction d’un plan élaboré au moment de l’essor spectaculaire de la fin du XIXe siècle, puis s’est étendu de façon plus ou moins anarchique après les déforestations de la fin du XXe siècle.Manaus(anc. Manáos) v. du Brésil, sur le río Negro, près de son confl. avec l'Amazone; 834 540 hab.; cap. de l'état d'Amazonas. Port fluv. Centre comm. et industr. Zone franche.— La ville fut, à la fin du XIXe s., la cap. du caoutchouc.
Encyclopédie Universelle. 2012.